Dans la vie des startups, il existe des moments-clés, où elles doivent pivoter. C’était aussi le cas du projet Ecovelo, présent à la table ronde « Pivoter au bon moment, s'adapter pour décoller » à Nantes. Sébastien Bourbousson a partagé l'histoire du projet Ecovelo et de sa société Human Concept. Voici la synthèse des différents pivots « produits » opérés, ainsi que les changements de stratégie et de trésorerie qu’ils ont entraînés.
Au tout début, la startup voulait diffuser des vidéos sur les roues de vélos. Cette idée a mijoté pendant 6 mois, mais a été finalement freinée par la logistique très complexe de vente de la prestation aux entreprises-annonceurs, car il fallait passer par les régies publicitaires et de street marketing. De plus, le coût de production a été élevé et la durée de la projection était limitée au temps pendant lequel le vélo se trouvait en mouvement.
- Nous avons donc renoncé à la technologie innovante et avons décidé de faire de la publicité en stationnement, en proposant des enjoliveurs imprimés. La production coûtait moins cher et la personne qui se servait du vélo publicitaire était rémunérée. Cela a marché pendant trois ans sans atteindre une vraie rentabilité. - Sébastien Bourbousson, président et CEO de Human Concept.
Sébastien Bourbousson
La startup voulait toutefois lier la technologie au vélo, et avoir pour cela le soutien d’investisseurs.
- C’est très important : au-delà des investissements, ils nous conseillent et cela fait réfléchir, facilite la décision du pivot. -
Sébastien Bourbousson
Après le travail sur le concept, en 2015, Ecovelo embauche ses premiers ingénieurs en électronique embarquée, et réussit à développer un vélo en libre-service électrique.
- Il se trouve que le marché des vélos électriques a été au tout début en 2015 et on a eu grand coup de chance être sur le bon marché au bon moment. - Sébastien Bourbousson
C’était le plus gros pivot d’Ecovelo. La société changeait de produit, mais aussi de marché, en choisissant de se présenter sur les marchés publics avec des cycles de ventes à deux ans.
Sébastien Bourbousson (Human Concept - Ecovelo), à droite de la photo, lors de la table ronde CIC Ouest.
- Le marché public à un avantage : si vous proposez la meilleure offre au meilleur prix, vous êtes sûrs de gagner. Cela vaut le coup d'attendre et de mettre de l'énergie là-dessus. - Sébastien Bourbousson
La startup travaille en partenariat avec un grand réseau publicitaire qui appuie le vélo en libre-service et sponsorise des flottes. La publicité est désormais affichée de manière beaucoup plus discrète et Ecovelo a une marge plus importante.
Ecovelo a été accompagnée dans ses pivots par CIC Ouest.
Marie Cousseau (CIC Ouest)
- Le partenaire bancaire fait partie de l'écosystème des porteurs de projets. S'ils pivotent, il faut impérativement venir nous en parler, nous pouvons proposer des financements à moyen terme ou d’autres façons de récupérer de la trésorerie, auxquelles les startups ne pensent pas forcément (caution fournisseur, financement sur stock, …). L'objectif final reste celui qui le porteur de projet s'est fixé au départ et on va pivoter pour se rapprocher du but. - Marie Cousseau, chargée d’affaires au CIC Ouest.
Si Ecovelo a mis du temps pour pivoter, c’est parce que la société avait besoin d’un million d’euros de trésorerie pour commander les vélos, puis attendre 5 mois avant leur livraison.
- Nous avons accompagné Ecovelo dans leur problématique fournisseur. Il y a des solutions que nous proposons, comme la caution fournisseur, qui permettent de lui garantir le paiement de sa facture et donc de permettre à Ecovelo de réussir son pivot. - Marie Cousseau
Aujourd'hui, la société Ecovelo a gagné l’appel d’offre de Reims et est présente à La Baule et à Biarritz.
Découvrez la table ronde en intégralité sur notre chaîne Youtube.
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